Le lundi 6 mai 2024, les élèves de l’atelier scientifique du collège Les Grands Champs à Poissy (académie de Versailles) ont rencontré deux gendarmes experts de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie nationale, venus à eux pour deux heures d’initiation à la criminalistique. Ces ateliers de découverte s’inscrivent dans le cadre de l’opération «EXPERTS à l’École» qui se déploie dans l’établissement avec une dynamique particulièrement soutenue.
Des élèves de cinquième mobilisés dans l’atelier scientifique, ainsi qu’un groupe d’élèves de troisième, ont ainsi eu le privilège de rencontrer l’adjudante-cheffe Anne-Typhaine B., experte au département Faune et Flore Forensiques de l’IRCGN et l’adjudant Louis R., expert du département Empreintes Digitales ; tous deux exerçant au sein de la Division Criminalistique Identification Humaine de l’IRCGN.
Depuis deux ans, Alexis MOURA, professeur de SVT au collège Les Grands Champs, coordonne les activités en lien avec l’opération « EXPERTS à l’École » dans cet établissement.
La séquence du 6 mai, qui s’est déroulée en présence de Laurent GUERRE, IA-IPR de SVT dans l’académie de Versailles, a débuté par une présentation en vidéo des différents départements du laboratoire de la gendarmerie scientifique à Pontoise.
Les élèves ont ensuite bénéficié d’une démonstration de la méthode de révélation des empreintes digitales, particulièrement appréciée pour la beauté de ces apparitions d’empreintes, à l’issue d’un subtil arbitrage de choix de pinceau, de poudre de révélation (magnétique ou non, de couleur choisie), d’éclairage (sous ultraviolet ou visible, en lumière blanche ou monochromatique) en fonction de la nature du support (poreux, lisse, opaque, sombre…) et du type de trace. Mais aussi en raison du geste technique exigeant précision et entraînement, tel que l’a démontré l’adjudant Louis R.
Le département Empreintes Digitales de l’IRCGN couvre l’ensemble des domaines d’expertise liés à la recherche et à l’exploitation des traces papillaires (digitales, palmaires et plantaires) et des traces de semelles.
Parmi le panel de traces matérielles susceptibles d’être collectées sur une scène de crime, il en est une ancrée dans nos esprits : la trace digitale. Véritable « doyenne des preuves », elle permet depuis plus d’un siècle de confondre les criminels par les traces latentes qu’ils laissent sur les lieux de leurs méfaits.
L’identification par l’ADN constitue aujourd’hui une part importante de l’activité criminalistique, mais l’identification par l’emploi des empreintes digitales n’a pas perdu de sa pertinence, tant l’empreinte digitale est individualisante. De plus, les techniques de révélations se sont affinées et perfectionnées afin de mieux détecter les empreintes, les prélever et faciliter l’identification des individus signalés, dont les empreintes sont détenues dans le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED).
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Crédits photos : PJGN/IRCGN
Les gendarmes, qui avaient apporté du matériel technique et des échantillons, ont organisé une mise en situation grandeur nature des processus de prélèvements d’indices, au cour de laquelle deux élèves se sont retrouvés équipés de gants et de la tenue de type « lapin blanc » ! L’adjudante-cheffe B. a ensuite expliqué l’utilisation de l’entomologie légale à des fins de datation du décès d’une personne : les insectes se succèdent par vagues et dans un ordre précis tout au long des différentes étapes de la décomposition du corps ; les mouches pondent des œufs dont le stade d’évolution – larve/asticot, pupe, mouche adulte -, lors de la découverte du corps, fournit de précieuses informations. Elle a notamment expliqué comment une estimation de la date de ponte des insectes peut être issue d’un calcul mathématique obtenue à partir de données environnementales mais aussi météorologiques (la température, notamment).
Au cours des échanges, les gendarmes ont également pu évoquer leurs missions au sein du laboratoire de l’IRCGN et le parcours d’étude et l’évolution de carrière qui les y a conduits.
Créé en 1992, le département Faune et Flore Forensiques couvre l’ensemble des domaines d’expertises liés à la présence d’animaux, d’insectes, de diatomées jusqu’aux pollens.
Parallèlement aux disciplines d’emploi généralisé tel que l’ADN ou l’empreinte digitale, l’indice naturel trouve toute sa place dans le processus criminalistique. La détermination d’une empreinte environnementale implique l’application d’une suite de techniques d’analyses d’éléments biologiques. L’ensemble des éléments biologiques est à prendre en compte, leur pouvoir discriminant associé aux informations circonstancielles de l’affaire pouvant contribuer avec intérêt à une réponse criminalistique.
Le Département Faune et Flore Forensiques traite, comme son nom l’indique, de tous les indices naturels au service de l’enquête judiciaire et est ainsi composé des unités d’expertises suivantes :
- « Entomologie légale » qui utilise des insectes pour estimer le délai post-mortem,
- « Milieux aquatiques » où des diatomées (micro-algues) et des invertébrés aquatiques permettent diagnostic de noyade et l’estimation d’un délai de submersion,
- « Palynologie légale » ou étude des pollens,
- et pour finir, l’unité d’expertise « Identification moléculaire des espèces animales » qui permet d’apporter son concours, par exemple, lors d’enquêtes sur le trafic d’espèces protégées.
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Crédits photos : PJGN/IRCGN/ADC Anne-Typhaine B.
Prochaine étape pour les élèves : une journée de rencontres exceptionnelles, le mardi 28 mai 2024, à CY Cergy Paris Université avec des chercheurs du laboratoire ERRMECe qui leur proposeront des activités expérimentales immersives. Rendez-vous est pris le 28 mai 2024 !
Crédits photos : Régis Drexler (Sciences à l’École)
Le collège Les Grands Champs à Poissy bénéficie d’un engagement conséquent de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale. Dès 2022, les gendarmes experts de l’IRCGN se sont déplacés dans l’établissement scolaire à la rencontre des élèves avant d’échanger avec eux en visioconférence, proposant également un accompagnement de formation à l’équipe enseignante, et collaborant avec CY Cergy Paris Université.