« Sciences à l’École » coordonne depuis 2004 la préparation pédagogique, la sélection et l’accompagnement de la délégation française des Olympiades internationales de Chimie (IChO) en s’appuyant sur l’expertise d’un comité scientifique, sur la participation de nombreux partenaires et sponsors, mais aussi sur un réseau de lycées et d’intervenants dévoués qui mettent en place une préparation et une formation de haut niveau scientifique dont l’ambition dépasse le seul cadre de la compétition internationale, au bénéfice des lycéens et élèves de CPGE engagés dans l’aventure.
Focus sur le fonctionnement du centre de préparation de Paris situé à l’École normale supérieure, avec Damien Tocqueville, responsable du centre.
– Pouvez-vous présenter votre parcours et les activités qui vous occupent à l’ENS ?
Après mes deux années de classes préparatoires (PCSI/PC) au lycée François 1er du Havre, j’ai intégré le magistère de physicochimie moléculaire qui est la formation du département de chimie de l’ENS Paris-Saclay et de l’université d’Orsay (Université Paris-Saclay). J’ai ensuite intégré la préparation à l’agrégation de l’ENS Paris-Saclay et j’ai obtenu l’agrégation en 2020. Après cela j’ai suivi un master 2 de chimie-physique à Paris (Sorbonne Université) et je suis actuellement doctorant à l’ENS, au laboratoire PASTEUR.
Au cours de ma thèse, je m’intéresse à l’étude du mécanisme d’une réaction photocatalysée. Autrement dit j’essaie d’élucider le « chemin » pris par les réactifs pour donner les produits, et en particulier l’effet de la lumière sur cette réaction.
– Comment avez-vous été amené à devenir responsable du centre de préparation de Paris ?
L’an dernier, durant mon master, j’ai participé à la semaine de sélection des Olympiades internationales en tant qu’encadrant. C’est une semaine au cours de laquelle les 24 étudiants et étudiantes présélectionnés s’entraînent aux épreuves expérimentales puis concourent pour faire partie de la délégation française aux IChO.
J’ai alors fait la rencontre de Aurélien Moncomble (coordinateur national des IChO) et de mon prédécesseur Nicolas Bolik-Coulon qui m’ont parlé de cette responsabilité à reprendre. J’ai très vite accepté car je souhaitais m’investir dans les IChO d’une façon ou d’une autre et cela s’est présenté comme une belle occasion.
– Comment la préparation se déroule-t-elle au centre de Paris ?
Le centre de Paris propose des séances de préparation aux Olympiades internationales chaque samedi (de novembre à mars) dans les locaux de l’École normale supérieure à Montrouge. Ces séances s’adressent à des élèves de terminale ayant une appétence particulière pour la chimie ainsi qu’à des étudiants et étudiantes de première année de CPGE (PCSI principalement mais également BCPST). Ces élèves nous viennent de divers lycées de l’académie de Paris et de la proche banlieue parisienne. Grâce aux locaux du département de chimie de l’ENS, nous avons la capacité d’accueillir une centaine de personnes.
Le contenu des séances se base sur le programme conçu par le comité scientifique des IChO, qui est lui-même proche du programme de chimie des classes préparatoires. Il y a beaucoup de chimie organique, mais aussi de la chimie des solutions et de l’atomistique.
Sur le centre de Paris, nous bénéficions d’une offre importante d’encadrants et d’encadrantes : c’est une chance énorme ! Un nombre important de personnes en master, en doctorat ou récemment en poste d’enseignant m’a fait part du désir de participer à la préparation des IChO. En particulier, cela me permet d’organiser deux sessions parallèles chaque samedi en s’adaptant au niveau parfois hétérogène des élèves. Il y a chaque semaine une séance dédiée au cours pour apprendre les bases et une séance plutôt réservée aux exercices pour les personnes qui se sentent plus à l’aise sur le sujet proposé.
Je souhaite à ce propos remercier Jean-Bernard Baudin (professeur au département de chimie à l’École normale supérieure), Marlène Dumeur (assistante administrative au département de chimie de l’École normale supérieure) et Guillaume Gallician (agrégé préparateur au département de chimie de l’École normale supérieure) pour leur aide dans la « logistique » !
Au total, près d’une centaine de lycéens et élèves de CPGE suivent la préparation à l’ENS de Paris !
– En quoi la participation des élèves à cette préparation constitue-t-elle une véritable opportunité pour eux, indépendamment du fait qu’ils seront ou non sélectionnés pour constituer la délégation française aux IChO ?
Les séances de notre centre de préparation sont animées par de jeunes doctorant/es qui parfois ont participé aux IChO étant plus jeunes. Ces personnes sont là pour aider les élèves et l’encadrement est assez important : c’est la raison pour laquelle c’est une véritable opportunité pour chacun et chacune des élèves qui participe à ces cours. En plus de l’aide scientifique qui est apportée en supplément de leurs cours de terminale ou CPGE, les élèves peuvent ainsi rencontrer chaque samedi des personnes qui ont du recul sur les études de chimie et parfois même sur les métiers de la chimie, ce qui constitue un réel plus pour les participants.
– Quels objectifs vous fixez-vous dans la perspective de la compétition internationale 2022 ? Comment appréhendez-vous le fait qu’elle se tiendra à distance* pour la troisième année consécutive, du fait de la crise sanitaire ?
Comme toutes les personnes qui participent de près ou de loin à l’organisation de ces Olympiades internationales, je ne peux que déplorer le fait que la compétition se tienne à distance cette année encore. Malheureusement, nous ne pouvons faire autrement et j’espère que les candidates et candidats qui feront partie de la délégation française prendront tout de même beaucoup de plaisir à avoir participé de A à Z à la compétition.
*À la date de parution de cet article (21 janvier 2022), l’hypothèse de la tenue d’une compétition internationale en présentiel n’a pas officiellement été totalement écartée.
– Un mot pour convaincre les élèves (de la France entière) de suivre la préparation proposée dans l’un des centres de préparation du territoire national ?
Vous aimez la chimie ? Lancez-vous ! Notre centre de préparation et tous les autres du territoire national s’adaptent d’année en année pour vous préparer non seulement au mieux au concours des Olympiades internationales, mais aussi pour vous faire découvrir la chimie sous un autre jour, avec des encadrants impliqués !
Merci à Damien Tocqueville et aux intervenants du centre de Paris sans lesquels la préparation ne pourrait se tenir :
Léa Chocron (élève au département de chimie de l’ENS), Jean-Baptiste Bodin (doctorant à l’Université Paris-Saclay), Adrien Daudeville (professeur de physique-chimie dans l’académie de Versailles), Jean-Xavier Bardaud (doctorant au CEA de Saclay), Laora Boulo (doctorant à Sorbonne Université), Marion Scarafagio (professeure de physique chimie dans l’académie de Paris), Nicolas Fabre (doctorant à l’ENS Paris-Saclay), Lucas Henry (professeur de chimie dans l’académie de Créteil), Clarisse Marin (étudiante de l’Université Paris-Saclay), Élodie David (doctorante à Sorbonne Université), Julien Malletroit (doctorant à l’ENS Paris-Saclay), Nell Saunders (étudiant à l’École polytechnique), Mathieu Salzburg (étudiant à l’Université Paris-Saclay), Romain Sastourne (élève au dpt de chimie de l’ENS Paris-Saclay), Fabien Delcourt (professeur de physique-chimie dans l’académie de Versailles), Ianis Retailleau (étudiant à l’Université Paris-Saclay), Imane Yalaoui (docteure de Sorbonne Université) et Alexandre Dézaphie (élève au dpt de chimie de l’ENS Paris-Saclay).
« Sciences à l’École » tient à remercier chaleureusement l’ensemble des responsables des centres du territoire national et les centaines d’intervenants qui œuvrent à leurs côtés, pour la qualité de la préparation dispensée. Leur engagement bénévole assure, chaque année, une contribution décisive à la réussite de la délégation française aux Olympiades internationales de Chimie !